Mai 2007 : « A ceci tous vous reconnaîtront pour mes disciples : à l’amour que vous aurez les uns pour les autres » (Jn 13, 35)

À la fin de son dernier repas avant de quitter ce monde, Jésus fait part à ses amis de ses dernières volontés. Dans ce moment solennel, ses paroles prennent alors valeur de testament : « Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres ». Ce sera, au long des siècles, la caractéristique des disciples de Jésus, ce qui permettra de les identifier : à ceci tous les reconnaîtront !
Dès le début, la première communauté de croyants jouissait à Jérusalem de l’estime et de la sympathie de tout le peuple, justement grâce à son unité, si bien que chaque jour de nouveaux membres se joignaient à elle.
Quelques années plus tard, Tertullien, un des premiers écrivains chrétiens, rapportera ce que l’on disait des chrétiens : « Voyez comme ils s’aiment, voyez comme ils sont prêts à mourir les uns pour les autres ». C’était l’accomplissement des paroles de Jésus :

« A ceci tous vous reconnaîtront pour mes disciples : à l’amour que vous aurez les uns pour les autres. »

L’amour réciproque est donc « la tenue des chrétiens anonymes, celles des jeunes et des plus âgés, celle des hommes et des femmes, celle des familles, des adultes ou des enfants, des malades ou des bien portants, celle que tous peuvent endosser pour crier sans cesse et en tout lieu le nom de celui auquel ils croient et qu’ils désirent aimer ».
L’unité qui naît de l’amour réciproque entre les disciples de Jésus reflète et rend presque visible ce Dieu qu’il nous a révélé comme étant l’Amour : l’Église est icône de la Trinité.
Cette manière de vivre demeure aujourd’hui le chemin pour annoncer l’Évangile. Quand une société est étourdie par trop de paroles, elle cherche souvent des témoins plutôt que des maîtres, elle veut des modèles plutôt que des discours. Elle adhère plus facilement si elle voit un Évangile devenu vie, capable de créer des rapports nouveaux, empreints de fraternité et d’amour.

« A ceci tous vous reconnaîtront pour mes disciples : à l’amour que vous aurez les uns pour les autres. »

Comment vivre cette Parole de vie ? En ravivant entre nous l’amour réciproque, et en formant partout des « cellules vivantes ».
« Si le feu que Jésus a apporté sur terre prenait en divers points d’une ville – a écrit Chiara Lubich – et si, avec le concours de ses habitants, ce feu résistait à l’indifférence du monde, en peu de temps la ville serait embrasée de l’amour de Dieu. Le feu que Jésus a apporté sur terre, c’est Dieu lui-même. Il est charité : un amour qui unit non seulement à Dieu, mais aussi les uns aux autres. []
Lorsque deux ou trois, unis au nom du Christ, se révèlent leur désir de l’amour de Dieu, lorsqu’ils font de l’unité entre eux, dans le Christ, leur idéal, ils représentent une puissance d’action divine dans le monde.
Or, dans toutes les villes, de telles personnes peuvent se rencontrer. Dans les familles : mari et femme, fils et père, belle-fille et belle-mère. Dans les paroisses, les associations, les groupes, les écoles, les entreprises, partout.
Il n’est pas indispensable qu’elles soient déjà saintes, sinon Jésus l’aurait précisé. Il suffit qu’elles soient unies en son nom et qu’elles ne manquent jamais à cette unité. Bien entendu elles ne resteront pas longtemps deux ou trois, car la charité est communicative et se répand d’elle-même.
Chacun des foyers ainsi allumés par Dieu sur terre s’étendra nécessairement. La providence de Dieu distribuera alors ces flammes, ces hommes-flammes, où elle voudra, afin que le monde soit réconforté à la chaleur de l’amour de Dieu et qu’il retrouve l’espérance ».



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