Octobre 2003 : « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le Royaume de Dieu est à ceux qui sont comme eux » (Mc 10, 14)

Les actes comme les paroles de Jésus déconcertent toujours. Entre autres à propos des enfants. Son époque les considérait comme socialement insignifiants et n’ayant pas leur place dans le monde des « adultes ». Les apôtres n’en voulaient donc pas autour de Jésus. Ils dérangeaient ! Même attitude chez les grands prêtres et les scribes. « Voyant les enfants qui criaient dans le temple : « Hosanna au Fils de David », ils s’en indignèrent » et demandèrent à Jésus de remettre de l’ordre . Jésus a, lui, une toute autre attitude. Les enfants, il les appelle, il les attire à lui, étend la main sur eux pour les bénir. Il les présente même comme des modèles à ses disciples :

« le Royaume de Dieu est à ceux qui sont comme eux »

Dans un autre passage de l’Evangile, Jésus dit que si nous ne changeons pas et si nous ne devenons pas comme des enfants, nous n’entrerons pas dans le royaume des cieux .
Pourquoi le royaume de Dieu leur appartient-il ? Parce que l’enfant s’abandonne avec confiance à son père et à sa mère : il croit à leur amour. Quand il est dans leurs bras, il se sent en sécurité, il n’a peur de rien. Même s’il prend conscience d’un danger autour de lui, il lui suffit de se serrer encore plus fort contre son papa ou sa maman pour se sentir tout de suite protégé. Quelquefois c’est le papa lui-même qui le place dans une situation difficile, pour lui faire faire un saut, par exemple. Même dans ce cas-là l’enfant s’élance avec confiance.
C’est ainsi que Jésus voit le disciple du royaume des cieux, le chrétien authentique. Comme l’enfant, il croit à l’amour de Dieu, se jette dans ses bras en toute confiance. Il ignore la peur, ne se sentant jamais seul. Il croit que tout ce qui lui arrive est pour son bien. A-t-il une préoccupation ? Il la confie au Père, sûr que tout se résoudra. Comme un enfant, il s’abandonne totalement à lui.

« le Royaume de Dieu est à ceux qui sont comme eux »

Les enfants dépendent complètement de leurs parents. Ceux-ci leur donnent nourriture, vêtements, soins, éducation… « Enfants de l’Evangile », nous dépendons nous aussi du Père. Il nous nourrit comme il nourrit les oiseaux du ciel, nous habille comme les lys des champs. Il connaît et satisfait nos besoins, même avant que nous les exprimions . Le royaume de Dieu même, nous n’avons pas à le conquérir. Nous le recevons comme un don des mains du Père.
Tant que l’enfant ne connaît pas le mal, il ne le commet pas. De même, le disciple de l’Evangile, en aimant, fuit le mal et redevient innocent. Sans expérience, l’enfant affronte la vie avec confiance, comme une aventure toujours nouvelle. De même, l’« enfant de l’Evangile » confie tout à la miséricorde de Dieu. Oubliant le passé, il commence chaque jour une vie nouvelle, ouvert aux suggestions de l’Esprit, toujours créatif. Seul, l’enfant ne peut apprendre à parler. Il a besoin qu’on le lui enseigne. De même, le disciple de Jésus ne suit pas son propre raisonnement. Il apprend tout de la Parole de Dieu, y compris parler et vivre selon l’Evangile.
L’enfant a tendance à imiter son propre père. Si on lui demande ce qu’il fera plus tard, il dit souvent qu’il aura le métier de son père. Ainsi l’« enfant de l’Evangile » imite le Père céleste, qui est Amour, et il aime comme lui : il aime tout le monde, car le Père « fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et les injustes » ; il aime en premier, car le Christ nous a aimés alors que nous étions encore pécheurs ; il aime gratuitement, de façon désintéressée, comme notre Père du ciel…
C’est pourquoi Jésus aime s’entourer de petits enfants et les désigne comme modèles :

« Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le Royaume de Dieu est à ceux qui sont comme eux »

En effet, les enfants continuent à nous surprendre. « Hier papa m’a demandé d’aller chercher quelque chose à la cave, m’écrit Betty, une petite fille de 6 ans de Milan. Il faisait noir dans l’escalier et j’avais peur. Alors j’ai prié Jésus et j’ai senti qu’il était près de moi. »
Irène, Ilaria, Laura, trois sœurs qui habitent Florence, s’en vont en voiture avec leur maman pour faire les courses. En passant devant la maison de leur grand père, elles demandent de pouvoir aller lui dire bonjour. « Allez-y – dit la maman – je vous attends ». Quand elles reviennent, elles demandent : « Pourquoi n’es-tu pas venue ? » « Grand père ne s’est pas bien comporté vis-à-vis de moi. Comme ça, il comprendra… » Et Ilaria : « Mais maman, nous devons aimer tout le monde, même nos ennemis… » La maman ne sait plus quoi dire. Elle les regarde et sourit : « Vous avez raison. Attendez-moi là. » Et elle monte toute seule voir le grand père.
Nous pouvons apprendre des enfants comment accueillir le royaume de Dieu.

 

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