Juin 2001 : « Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même et prenne sa croix chaque jour, et qu’il me suive » (Lc 9, 23)

Ne crois pas que le fait de passer dans les rues de ce monde t’autorise à regarder toutes les affiches publicitaires et à t’acheter n’importe quelle publication en librairie.
Ne crois pas non plus que le fait de vivre dans le monde t’autorise à adopter n’importe quelle façon de vivre : expériences faciles, immoralité, avortement, divorce, haine, violence, vol.
Non, non. Tu es dans le monde. C’est évident. Mais comme tu es chrétien, tu n’es pas « du monde » (cf. Jn 17,14).
Là réside toute la différence. Cette appartenance te classe parmi ceux qui ne se nourrissent pas des choses du monde, mais de la voix de Dieu qui parle au cœur de tout homme. Si tu l’écoutes, elle peut te faire entrer dans un royaume qui n’est pas de ce monde, où règnent l’amour vrai, la justice, la pureté, la miséricorde, la pauvreté. Un royaume où la maîtrise de soi est de mise.
Pourquoi tant de jeunes sont-ils attirés vers les religions orientales sinon parce qu’ils y trouvent un peu de silence et peuvent découvrir le secret de certains sages qui, grâce à la longue mortification de leur moi inférieur, rayonnent d’un amour profond qui surprend ceux qui les approchent ?
C’est une réaction compréhensible devant le tapage du monde, le vacarme qui domine en nous et autour de nous et étouffe le silence qui permet d’entendre Dieu.
Mais faut-il vraiment aller en Orient quand depuis deux mille ans le Christ nous répète : « Renie-toi toi-même… renie-toi toi-même » ?
Le monde t’assaille comme un fleuve en crue et tu dois marcher à contre-courant. Le monde, pour le chrétien, est un épais maquis et il faut être attentifs où marcher. Où donc ? Sur les traces que le Christ lui-même a laissées en venant sur la terre : il s’agit de ses propres paroles. Aujourd’hui à nouveau, c’est lui qui te dit :

« Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même… »

Cette parole t’exposera peut-être au mépris, aux incompréhensions, aux moqueries, aux calomnies. Elle t’isolera et tu devras courir le risque de perdre la face et d’abandonner un christianisme de façade.
Mais il faut aller encore plus loin :

«…qu’il prenne sa croix chaque jour, et qu’il me suive. »

Que tu le veuilles ou non, la souffrance assombrit chaque existence. Y compris la tienne. Des douleurs petites ou grandes surviennent tous les jours. Tu veux les éviter ? Tu te révoltes ? Tu lances des imprécations ? Eh bien tu n’es pas chrétien !
Le chrétien aime la croix. Il accueille la souffrance, au milieu des larmes certes, mais il en connaît la valeur. Car, parmi tous les moyens dont Dieu disposait pour sauver l’humanité, c’est la souffrance qu’il a choisie.
Mais Lui – ne l’oublie pas – après avoir porté la croix et y avoir été cloué, est ressuscité.
La résurrection est aussi ta destinée si, au lieu de mépriser la souffrance – celle qui naît de ta vie chrétienne cohérente ainsi que celle que t’apporte la vie – tu sais l’accepter avec amour. Tu expérimenteras alors que la croix est le chemin qui, dès cette terre, conduit à une joie encore jamais éprouvée. Ta vie intérieure commencera à grandir. Le règne de Dieu en toi prendra consistance et le monde qui t’entoure pâlira à tes yeux. Il te semblera fait de carton-pâte. Et tu n’envieras plus personne.
Tu pourras alors vraiment te dire disciple du Christ.

« Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il se renie lui-même et prenne sa croix chaque jour, et qu’il me suive. »

Et, comme le Christ que tu as suivi, tu verseras sur les plaies qui déchirent l’humanité d’aujourd’hui un baume de lumière et d’amour.

 

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