Novembre 2002 : « Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure. » (Mt 25, 13)

Jésus vient de sortir du temple. Ses disciples lui font remarquer avec fierté la majesté et la beauté de cet édifice. Et Jésus leur répond : « Vous voyez tout cela, n’est-ce pas ? En vérité, je vous le déclare, il ne restera pas ici pierre sur pierre : tout sera détruit. » Puis il monte au sommet du Mont des Oliviers, s’assied, et regardant Jérusalem qui s’étend à ses pieds, il se met à parler de la destruction de la ville et de la fin du monde.
Comment se passera la fin du monde ? Quand arrivera-t-elle ? Comme les disciples, toutes les générations se poseront cette question qui nous concerne tous.
Pour nous, l’avenir reste toujours un mystère qui souvent fait peur. Aujourd’hui encore certains consultent à ce sujet des voyants ou interrogent leur horoscope : quel sera mon avenir ? Que va-t-il se passer ?
La réponse de Jésus est claire. À la fin des temps, lui, le Seigneur de l’histoire, reviendra. Le point lumineux de notre avenir, c’est lui.
Et quand cette rencontre aura-t-elle lieu ? Personne ne le sait. N’importe quand. Notre vie est entre les mains du Seigneur. Il nous l’a donnée. Il peut nous la reprendre subitement. Il nous avertit cependant : si vous veillez, vous serez prêts pour cet événement.

« Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure. »

Cette parole de Jésus nous rappelle avant tout qu’il reviendra. Notre vie sur la terre s’achèvera ; une vie nouvelle commencera, qui n’aura pas de fin. Qui veut parler de la mort aujourd’hui ? On fait parfois tout pour l’ignorer, en se plongeant dans les activités quotidiennes. Au point même d’en oublier celui qui nous a donné la vie et nous la redemandera pour nous introduire dans la plénitude de sa propre vie, dans la communion avec son Père au Paradis.
Serons-nous prêts pour cette rencontre ? Aurons-nous notre lampe allumée comme les vierges sages attendant l’époux ? Autrement dit : serons-nous dans l’amour ? Ou bien notre lampe sera-t-elle éteinte par le tourbillon de nos activités, notre poursuite de joies éphémères, la possession des biens matériels ? Nous aurions alors oublié la seule chose nécessaire : aimer.

« Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure. »

Mais comment veiller ? Nous le savons : le bon veilleur, c’est celui qui aime. Comme la femme attendant son mari revenant du travail ou d’un voyage. Comme la mère qui s’inquiète tant que ses enfants ne sont pas rentrés. Comme celui qui attend avec impatience le moment de retrouver celle qu’il aime. Celui qui aime sait attendre même lorsque l’autre tarde.
On attend Jésus lorsqu’on l’aime et qu’on désire ardemment le rencontrer.
L’attendre c’est aussi l’aimer concrètement, en le servant dans chacun de nos frères, en nous engageant à construire une société plus juste. Jésus nous invite lui-même à vivre ainsi. Dans une parabole, il nous parle du serviteur fidèle qui, en l’absence de son maître, prend soin des domestiques et de la maison ; ou bien des serviteurs qui, toujours dans l’attente de leur maître, font fructifier les talents qu’ils ont reçus de lui

« Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure. »

C’est bien parce que nous ne connaissons ni le jour ni l’heure de sa venue que nous pouvons nous concentrer plus facilement sur l’aujourd’hui qui nous est donné et sur chaque moment présent que la providence nous donne à vivre.
J’ai écrit autrefois spontanément, cette prière. Je voudrais la rappeler aujourd’hui : « Jésus, fais-moi parler à chaque fois, comme si c’était ma dernière parole. Fais-moi agir à chaque fois, comme si c’était la dernière action que j’entreprends. Fais-moi souffrir à chaque fois comme si c’était la dernière souffrance que je peux t’offrir. Fais-moi prier à chaque fois comme si c’était ma dernière occasion, ici sur terre, de m’entretenir avec toi. »

 

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