Une peur dépassée

Au cours du premier dîner de ma retraite spirituelle, une voisine de table me signale une dame venant de la même ville que moi et me demande si je la connais. À la fin du repas, je la rencontre, et lui demande si elle a une place dans sa voiture pour le retour. Elle me dit oui. Le lendemain, j’entends cette personne tousser très fort sans faire de geste barrière. Je suis horrifiée car il y a encore du monde autour d’elle. Je préfère renoncer à sa voiture, étant en contact avec des personnes à risques et déjà moi-même à la limite d’âge. Je préviens la responsable de ma communauté pour envisager une autre solution de transport. Pendant ce temps, je confie à Dieu cette retraitante…
La petite voix me dit de faire quelque chose avec elle. Un après-midi, alors qu’elle se trouve dans la salle avant la reprise, je l’aborde pour parler avec elle.
J’apprends qu’elle tousse de cette manière depuis trente ans ! Je lui dis mon intention de ne pas rentrer avec elle, ce qui l’étonne.
Puis, une fois la confiance installée, je change d’avis mais je lui exprime la peur que j’ai ressentie en l’entendant tousser.
Elle me questionne : « C’est pour cela que vous ne vouliez plus rentrer avec moi ? » Un moment de vérité vécu comme « une lumière » qu’elle partagera avec tout le groupe.
Sœur Marie-Odile

Tiré de la revue Nouvelle Cité  novembre-décembre 2020

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