Octobre 2005 : « Rendez donc à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu » (Mt 22, 21)

Voilà une parole forte. Elle projette notre vie en Dieu en qui nous puisons lumière et courage, et nous lance au service de l’humanité.
Elle répond à une question que posent à Jésus un groupe de pharisiens et quelques partisans d’Hérode. Faut-il ou non payer à l’occupant romain les taxes qu’il exige ? Si Jésus répond oui aux pharisiens, ceux-ci l’accuseront de collaborer avec l’ennemi et il perdra la confiance du peuple. S’il répond non, les partisans d’Hérode, liés à l’autorité romaine, l’accuseront de subversion et le dénonceront comme agitateur.
Jésus demande alors qu’on lui présente une pièce d’argent avec laquelle on payait le tribut. De qui sont l’effigie et l’inscription ? De l’empereur, lui répond-on. S’agissant de l’empereur, reprend Jésus, rendez à César ce qui est à César. Ainsi, Jésus reconnaît implicitement la valeur des institutions.
Mais la réponse de Jésus va beaucoup plus loin, indiquant ce qui est véritablement en jeu : rendre à Dieu ce qui lui appartient déjà. De même que la monnaie romaine porte l’effigie de l’empereur, le cœur de tout être humain porte, lui, l’image de Dieu : il nous a créés à son image et à sa ressemblance. Donc nous lui appartenons et c’est à lui que nous devons revenir. Lui seul doit recevoir le tribut total et exclusif de notre personne. L’essentiel n’est pas de verser l’impôt à l’empereur romain, mais de donner à Dieu sa vie et son cœur.

« Rendez donc à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. »

Comment vivre cette Parole ?
En ayant le sens des responsabilités et de l’engagement, en ravivant notre intérêt pour le bien commun, en respectant les lois, en agissant pour la défense de la vie, la protection des équipements collectifs : routes, édifices, moyens de transport…
En abandonnant notre attitude passive pour prendre activement part à l’amélioration de notre quartier, de notre ville, de notre pays, en offrant nos idées, nos propositions, notre sens critique ; en nous engageant comme bénévoles dans les structures sanitaires et civiles ; en perfectionnant notre travail, bref en faisant tout avec compétence et amour, car c’est notre moyen de servir Jésus dans les autres. Ainsi nous contribuerons à ce que l’État et la société, répondant au dessein de Dieu sur l’humanité, soient pleinement au service de l’homme.

« Rendez donc à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. »

Andrea Ferrari, employé de banque à Milan, considérait son agence comme le lieu privilégié où vivre cette Parole de vie. « Chaque matin, écrivait-il, un peu avant huit heures trente, je pointe, j’entre dans l’immeuble où sont situés les bureaux et je commence mon labeur quotidien. Mais quel travail stupide, du moins en apparence ! Je vais, je viens, je monte et descends les escaliers, j’attends devant des portes closes, je transporte des dossiers, et cela depuis tant d’années… Si je reste dans l’amour, malgré les contretemps, les travaux à recommencer… je suis sûr d’avoir fait toute ma part, car c’est Jésus qui m’a placé là. »
S’adressant au Seigneur avec simplicité, il disait : « Je suis un employé de banque et je veux te servir en cette qualité… Voilà ma vie, Seigneur, je voudrais qu’elle devienne tout Amour ! »
Un jour, une dame âgée qui, au guichet, s’était toujours sentie traitée par lui comme « personne » à part entière et non comme une cliente anonyme, lui apporta un panier d’œufs pour lui exprimer sa reconnaissance.
Andrea est mort à l’hôpital, d’un accident de la route. Il avait 31 ans. Il s’interrogeait tout haut : « Vais-je vraiment mourir tout seul, sans voir personne ? » La sœur qui le soignait lui répondit qu’il fallait accepter la volonté de Dieu. Alors, il se remit à sourire : « Nous avons appris à la reconnaître comme notre idéal, à chaque fois qu’elle se présente, même dans les toutes petites choses, même devant un feu rouge » ajouta-t-il avec sa finesse d’esprit habituelle.
Il a obéi à Dieu et c’est dans cette obéissance d’amour qu’il est retourné vers lui.

 

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