Janvier 2001 : « Je suis le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14,6)

Ces paroles de l’Ecriture sont proposées à la réflexion des chrétiens au cours de la Semaine de prière pour l’unité, que l’on célèbre durant ce mois de janvier. Elles sont peut-être la définition la plus haute et la plus complète que Jésus donne de lui-même dans les Evangiles. C’est une synthèse de sa mission et de son identité. Il le dit pour nous, afin que nous puissions trouver en lui l’unique chemin et la voie la plus sûre qui mène au Père. Il termine en effet le verset par ces paroles : « Personne ne va au Père si ce n’est par moi ». Jésus nous révèle par là ce qu’il est et ce qu’il représente pour chacun.

« Je suis le chemin et la vérité et la vie. »

De quelle manière Jésus nous révèle-t-il qu’il est la vérité ? En témoignant par sa vie et son enseignement. « Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. » (1) Vérité qui, attribuée par Jésus à lui-même, désigne sa personne, sa parole, son oeuvre. Nous vivons selon la vérité, nous sommes vérité dans la mesure où nous sommes la Parole de Jésus. Mais si Jésus est le chemin parce qu’il est la vérité, il est aussi la voie en étant vie pour nous. « Je suis venu pour que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. » (2) Quand nous nous nourrissons de lui, qui s’est fait pain dans l’Eucharistie, et quand nous vivons de sa Parole, le Christ grandit en nous. Nous devons à notre tour communiquer cette vie qui est en nous, pour ne pas la laisser s’éteindre, en utilisant l’unique moyen que Jésus nous a enseigné : en la donnant à nos frères.

« Je suis le chemin et la vérité et la vie. »

« Préparez le chemin du Seigneur » (3), criait le Baptiste dans le désert de Judée, en évoquant le prophète Esaïe. Et voilà celui qui se présente comme le Seigneur-Chemin, comme Dieu fait homme afin que nous accédions au Père à travers son humanité. Mais quel chemin Jésus a-t-il emprunté ?

Fils de Dieu, qui est Amour, il est venu sur cette terre par amour, il a vécu par amour, en rayonnant d’amour, en donnant de l’amour, en portant la loi de l’amour, et il est mort par amour. Puis il est ressuscité et monté au ciel, accomplissant son dessein d’amour. On peut dire que la voie parcourue par Jésus n’a qu’un nom : amour. Pour le suivre, nous devons marcher sur ce chemin : la voie de l’amour.

Mais l’amour que Jésus a vécu et apporté est un amour spécial, unique. Ce n’est ni de la philanthropie, ni une simple forme de solidarité ou de bienveillance ; il ne s’agit pas non plus de pure amitié ou d’affection ; pas plus que de la non-violence. C’est quelque chose d’exceptionnel, de divin : c’est l’amour même qui brûle en Dieu. Jésus nous a donné une flamme de cet incendie, un rayon de cet immense soleil : amour divin, allumé dans notre coeur par le baptême et par la foi, alimenté par les autres sacrements, dons de Dieu, qui demandent toute notre part, notre complète adhésion.

Comment faire fructifier cet amour ? En aimant. Nous ne sommes pas pleinement chrétiens sans apporter cette contribution résolue. En aimant, nous suivrons Jésus, le chemin, et nous servirons comme lui de chemins vers le Père pour beaucoup de nos frères et de nos soeurs. Nous serons des chrétiens plus convaincants si nous vivons ensemble ce commandement de l’amour que nous a donné Jésus. Et même si notre unité pleine à nous, disciples du Christ, reste imparfaite, nous pouvons montrer par notre vie ce qu’est l’amour réciproque. Nous aurons ainsi la possibilité de voir se vérifier une promesse de Jésus : « Là où deux ou trois se trouvent réunis en mon nom – ce que certains Pères de l’Eglise interprètent comme en mon amour – je suis au milieu d’eux. » (4)

Nous pouvons déjà, nous chrétiens, profiter de ce don de la présence de Jésus, par exemple entre un catholique et un anglican, entre une orthodoxe et une méthodiste, entre un vaudois et un arménien. Jésus au milieu des siens ! C’est lui alors qui pourra dire au monde qui ne le connaît pas encore : « Je suis le chemin et la vérité et la vie. »

Au cours de ce mois, pénétrons-nous encore davantage de ceci : l’unité des chrétiens est avant tout une grâce, un grand cadeau qu’il nous faut demander. Comptons sur la prière faite en commun, car Jésus a dit : « Je vous le déclare encore, si deux d’entre vous, sur la terre, se mettent d’accord pour demander quoique ce soit, cela leur sera accordé par mon Père qui est aux cieux. » (5)

(1) Jn 18, 37. (2) Jn 10,10. (3) Lc 3, 4. (4) Mt 18, 20. (5) Mt 18, 19.


 

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