Septembre 2000 : « Il n’y a rien d’extérieur à l’homme qui puisse le rendre impur en pénétrant en lui; mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. » (Mc 7, 15)

Jésus adresse ces paroles à la foule qui connaissait bien les normes que l’Ancien Testament et l’enseignement rabbinique avaient dictées pour permettre de s’approcher de l’aire sacrée du Temple. C’était un rituel complexe d’ablutions et de lavage d’objets que l’Evangile de Marc avait décrit un peu avant (1). Mais cette purification extérieure ne devait être que l’expression d’une pureté intérieure, spirituelle. Or, en réalité, on finissait par oublier la véritable signification de ces pratiques rituelles, en se concentrant sur une observance, formelle et scrupuleuse, d’innombrables règles.

« Il n’y a rien d’extérieur à l’homme qui puisse le rendre impur en pénétrant en lui, mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. »

Même si cette affirmation était compatible avec la législation judaïque, la prise de position de Jésus était toutefois très courageuse pour l’époque, parce qu’elle allait à contre courant. Il renouait avec la grande tradition des prophètes qui avaient toujours appelé le peuple à revenir à un culte authentique, c’est-à-dire pratiqué dans l’intimité de la conscience et pas seulement extérieurement, dans l’unique préoccupation d’éviter un contact physique avec des aliments ou des objets déclarés impurs.

Ici donc Jésus, comme dans tout son enseignement, ne cherche pas à abolir la Loi, mais à l’accomplir (2), c’est-à-dire lui redonner sa signification profonde et lui rappeler son but qui est de rapprocher l’homme de Dieu.

« Il n’y a rien d’extérieur à l’homme qui puisse le rendre impur en pénétrant en lui, mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. »

« … ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. » Cette seconde partie de la phrase de Jésus parle au contraire de la véritable contamination : l’homme est contaminé non par ce qui entre en lui, mais par ce qui sort de lui. De l’intérieur, de son cœur, montent les pensées, les « mauvaises intentions » qui sont à l’origine d' »inconduite, vols, meurtres, adultères, cupidité, perversités, ruse, débauche, envie, injures, vanité, déraison » (3).

Jésus – tout en valorisant la création et connaissant la dignité de l’homme créé à l’image de Dieu – connaît l’être humain et son inclination au mal. C’est pour cela qu’il exige la conversion. Les paroles de l’évangéliste Marc mettent clairement en évidence son exigence morale. Il veut créer en nous un cœur pur et sincère d’où jaillissent, comme une source limpide, de bonnes pensées et des actions justes.

« Il n’y a rien d’extérieur à l’homme qui puisse le rendre impur en pénétrant en lui, mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. »

Comment vivre alors cette Parole ?

Si ce ne sont pas les choses, les objets, les aliments, ni tout ce qui vient du dehors qui nous rend impurs, et nous éloigne de l’amitié de Dieu – mais le « moi » même de l’homme, son cœur, ses décisions – Jésus veut que nous réfléchissions à la motivation profonde de nos actes et de notre comportement. Pour Jésus, il n’y a qu’une motivation qui rende pur tout ce que nous faisons : c’est l’amour.

Laissons-nous alors guider, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, par l’amour ; par l’amour pour Dieu et pour nos frères et sœurs. Nous serons chrétiens à cent pour cent.

(1) Cf.Mc 7, 3-4
(2) Cf. Mt 5,27ss
(3) Mc 7,21-22

 

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