Août 1999 : « Bienheureuse celle qui a cru: ce qui lui a été dit de la part du Seigneur s’accomplira. » (Lc 1,45)

Cette Parole s’inscrit dans un événement à la fois d’une grande simplicité mais
en même temps très beau : la rencontre entre deux femmes enceintes, deux mères,
toutes deux en symbiose totale, spirituellement et physiquement, avec leur
enfant.
C’est comme si celui-ci s’exprimait par leur bouche, par leurs sentiments.
Lorsque Marie prend la parole, l’enfant d’Elisabeth bondit de joie en son sein.
Et lorsque Elisabeth parle, il semble que ses paroles lui soient dictées par le
Précurseur. Mais tandis que les premiers mots de son hymne de louange à Marie
s’adressent personnellement à la mère du Seigneur, les derniers mots sont dits à
la troisième personne : « Bienheureuse celle qui a cru ».
Ainsi, son « affirmation acquiert un caractère de vérité universelle : la
béatitude est valable pour tous les croyants, elle concerne ceux qui accueillent
la Parole de Dieu et la mettent en pratique, et qui trouvent en Marie un modèle
idéal ».

«Bienheureuse celle qui a cru : ce qui lui a été dit de la part du Seigneur
s’accomplira ! »

C’est la première béatitude de l’Evangile qui concerne Marie, mais aussi tous
ceux qui veulent la suivre et l’imiter.
En Marie, existe un lien étroit entre foi et maternité, fruit de l’écoute de la
Parole. Et Luc suggère ici un point qui nous concerne également. Plus loin dans
l’Evangile, Jésus dit : « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la
Parole de Dieu et la mettent en pratique ».
En anticipant presque ces paroles, Elisabeth, poussée par l’Esprit Saint, nous
annonce que tout disciple peut devenir « mère » du Seigneur, à condition qu’il
croie en la Parole de Dieu et qu’il la vive.

« Bienheureuse celle qui a cru : ce qui lui a été dit de la part du Seigneur
s’accomplira ! »

Après Jésus, Marie est celle qui a su dire « oui » parfaitement à Dieu. En cela
résident sa sainteté et sa grandeur. Et si Jésus est le Verbe, la Parole
incarnée, Marie, par sa foi en la Parole, est Parole vécue, tout en restant une
créature comme nous, semblable à nous.
Le rôle de Marie en tant que mère du Seigneur est grand et admirable. Mais Dieu
n’appelle pas seulement la Vierge à engendrer le Christ en elle. Bien que d’une
manière différente, chaque chrétien a le même devoir : incarner le Christ, au
point de redire comme saint Paul : « Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est
Christ qui vit en moi ».

Mais comment réaliser cela ?
En adoptant vis-à-vis de la Parole de Dieu l’attitude de Marie, celle d’une
totale disponibilité. Avec Marie croire que se réaliseront toutes les promesses
contenues dans la Parole du Christ. Et comme Marie, aller jusqu’à risquer de
vivre ce qu’une Parole propose parfois, même si cela peut nous sembler
humainement insensé.
Il se produit des faits grands ou petits, mais toujours merveilleux pour celui
qui croit à la Parole. On pourrait en remplir des livres entiers.
Qui de nous peut oublier ce que nous avons vécu en pleine guerre ? En croyant
aux Paroles de Jésus « Demandez on vous donnera », nous avons demandé tout ce
dont tant de pauvres dans la ville avaient besoin et nous avons vu arriver des
sacs de farine, des boîtes de lait, des pots de confiture, du bois, des
vêtements.
Cela se produit encore de nos jours. « Donnez et on vous donnera » et les
entrepôts de la charité, qui se vident toujours, se remplissent régulièrement.
Mais le plus frappant est que les Paroles de Jésus sont vraies, toujours, et en
tout lieu. Et l’aide de Dieu arrive ponctuellement, même en des circonstances
impossibles, et dans les points les plus isolés de la terre. C’est ce qui s’est
passé pour une mère de famille qui vit dans une grande pauvreté. Elle s’est
sentie un jour poussée à donner la dernière somme d’argent qui lui restait à une
personne plus pauvre qu’elle. Elle croyait au « donnez et on vous donnera » de
l’Evangile. Et elle avait le cœur en paix. Un peu plus tard, la plus jeune de
ses filles est rentrée à la maison, montrant un cadeau qu’elle venait de
recevoir de la part d’un parent éloigné qui, par hasard, était passé par là :
dans sa petite main, se trouvait la somme d’argent multipliée.
Une « petite » expérience comme celle-là nous pousse à croire à l’Evangile. Et
chacun de nous peut éprouver cette béatitude, cette joie de voir se réaliser les
promesses de Jésus.
Lorsque, chaque jour, nous rencontrerons la Parole de Dieu en lisant les
Ecritures, ouvrons nos cœurs à son écoute, avec la foi que ce que Jésus nous
demande et nous promet, adviendra. Nous ne tarderons pas à découvrir, comme
Marie, et comme cette maman, que, d’une manière ou d’une autre, il tient
toujours ses promesses.



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